Cahier 7. UNE ARCHITECTURE RESPONSABLE

«UNE ARCHITECTURE RESPONSABLE»
Architecture HQE/Durable/Développement durable

BEPA a toujours été convaincu qu’une architecture responsable était indispensable, et a toujours lutté pour cela.

Nous voulons tout de suite faire remarquer que les qualités « HQE » européennes sont très décalées des préoccupations à Madagascar. Cela pour 2 raisons :

1) Antananarivo est très tempéré, les maisons restent naturellement à 20°C ± 3°C, sans chauffage et sans climatisation. L’énergie consommée à Antananarivo dans la plupart des maisons est nulle, aucun système complet de chauffage ou de climatisation n’existe, seuls des éléments d’appoints : cheminée pour l’hiver, splits pour l’été par exemple sont utilisés. Le basculement sur des isolations fortes, principal souci en Europe, serait inutile et négatif en production carbone.

2) Madagascar est un pays pauvre alors que les normes «HQE» sont utiles dans des pays riches où les rapports des coûts (main d’œuvre, importation par exemple) sont totalement inversés. Ce qui est économique en France sera dépensier à Madagascar.

C’est pourquoi, nous avons développé un certain nombre de réponses aux préoccupations environnementales dans le cadre de l’Art de bâtir à Madagascar.

1) La recherche d’une inertie thermique forte.

Les malgaches des plateaux se sont aperçus que l’idéal pour leurs maisons était de profiter de l’inertie thermique des gros murs en terre ou en briques pleines. En effet, en été les nuits sont fraîches (~18°C) et peuvent réguler la chaleur, alors qu’en hiver le soleil reste chaud (~22°C le jour pour 10/12°C la nuit) et peut rechauffer la maison. Il suffit qu’elle stocke chaud ou froid à travers une masse suffisante.

Le faible décalage de température par rapport au confort pourra alors être apporté par des systèmes légers pour l’hiver (juillet/août) et pour les chaleurs (nov/fév).

2) Les matériaux locaux.

Les matériaux locaux traditionnels présentent de nombreux avantages : ils sont bon marché, ils ont une « signature » carbone favorable, car ils ne dépendent ni du transport à longue distance, ni de l’industrie, ils sont renouvelables (terre/bois, etc….) et ils procurent du travail à une nombreuse main d’œuvre paysanne/fabricants de briques).

2.1. Les briques:

 La plupart de nos immeubles  sont en briques  artisanales malgaches pleines, qui correspondent bien aux points 1 et 2, alors que nos concurrents ont fait appel massivement aux agglomérés de ciment et aux briques creuses semi-industrielles.

 Pour la structure, nous utilisons le béton armé, dont une partie des éléments : gravillons/sable/ciment à 50% sont des produits locaux.

2.2 Le bois:

Le bois est aussi un matériau que nous privilégions : c’est le matériau écologique par excellence, renouvelable, très compatible à la vie que les arbres ont toujours abritée, etc….

Bien sûr, il y a un problème de déboisement à Madagascar. Mais d’une part, il ne concerne pas les espèces replantées (eucalyptus, pin) et d’autre part, la pression de la population paysanne sur les terres est le vrai problème, les coupes d’arbres à la main « selectives » pour le bois d’œuvre n’éradicant nullement les forêts.

2.3 La pierre:

Antananarivo est bâtie sur du granite.

Nous essayons d’employer ce matériau en moellons pour les soubassements, en dalle pour les jardins, en plaques sciées comme au Centre Commercial « LA CITY » (2012) où nous avons réussi à poser 6000 m² de granit, malgré les nombreux problèmes rencontrés.

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