29 May
29May


Un "tamboho" (mur en malgache) dans la région d'Antananarivo. Ce mot désigne à la fois le mur, et à la fois le travail de la terre qui le constitue. Tamboho en travaux. On voit qu'il est constitué de gros "patés" de terre malaxée, posés en rangées superposées, d'environ 80cmx40x30. On réalise une première rangée, puis une deuxième, ensuite on laisse durcir, puis on reprend le travail. La terre est extraite prés du mur en travaux. On la malaxe longuement dans son trou d'extraction, en la mélangeant avec de l'eau , des herbes, des bouses de vache.On la laisse reposer. C'est le temps de malaxage qui fait la différence de longévité des ouvrages. La terre est de l'argile latéritique. En conséquence, le fort retrait crée des fissures importantes, qui vont se recreuser avec l'érosion, et donnent au mur sa structure caractéristique et très belle quand il vieillit. 

Contrairement à la technique européenne de la terre banchée, il n'y a pas de coffrage.

La légende des oeufs utilisés comme liant parait peu crédible, car la quantité d'oeufs aurait été astronomique.

Normalement, le mur doit s'amincir vers le haut, pour assurer sa stabilité. Le mur présenté au-dessus est mal réalisé de ce point de vue, il est trop mince à la base.

La fondation est juste réalisée en terre battue, ce qui assure un drainage correcte du soubassement.

Les photos qui suivent montrent des tambohos de la grande époque de ces ouvrages, à la deuxième moitié du 19éme siécle, où ils ont été construits massivement autour d'Antananarivo. Leur qualité leur permet de braver les années et les saisons des pluies, ce qui est loin d'étre le cas pour les murs récents. Je pense que l'esclavage doit y étre pour quelque chose, car leur construction demande beaucoup de temps de travail.


Chantier récent dans les environs d'Antananarivo. Le mur suit des courbes, alors que traditionellement, il était très rectiligne, sauf aux angles.

Le tamboho était aussi utilisé pour les maisons comme on peut le voir sur cette vue ci-dessous d'une maison ancienne. Mais comme il y a souvent un enduit protecteur et fermant les fissures, on ne s'en aperçoit pas forcément.

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